dimanche 2 janvier 2011

L'arrivée de Donald Fehr pourrait favoriser Québec

Récemment, Donald Fehr a été nommé à la tête de l'Association des Joueurs de la Ligue Nationale de Hockey (AJLNH). Fehr est perçu comme un homme intransigeant lorsque vient le temps de négocier une convention collective. Il était d'ailleurs à la tête des joueurs de baseball lorsque ceux-ci ont fait la grève en 1994. Maurice Dumas croit que son arrivée n'est pas une bonne nouvelle pour Québec et pour ses chances de rejoindre de nouveau les rangs de la LNH. Je ne partage pas son point de vue.

Le convention collective vient à échéance le 15 septembre 2012. Je ne crois pas Donald Fehr être en mesure de défaire l'idée du plafond salarial. Ce dernier a été mis en place non sans que la LNH ait eu à passer à travers deux conflits de travail. Un en 1994-95 et un autre en 2003-04, celui-ci ayant mené à l'annulation complète de la saison. Le hockey est du même coup devenu le premier sport majeur a annulé la totalité d'une saison dans ces circonstances. Le hockey n'est pas implanté aux États-Unis comme peut l'être le baseball et un troisième conflit en à peine 15 ans risquerait d'être fatal pour l'avenir du hockey aux États-Unis. Donald Fehr doit également savoir que, sans plafond, des concessions risquent de fermer les livres. Moins d'équipe, moins d'emplois. Et ce n'est pas ce que l'AJLNH veut. Sans plafond, la relocalisation sera beaucoup plus compliquée et c'est pourquoi je prends pour acquis que le nombre de concessions diminuerait sans plafond.

À la signature de la nouvelle convention collective, ce que les propriétaires souhaiteront principalement, c'est de diminuer la part des revenus retournant au joueurs. Dans la convention actuelle, les joueurs touchent 54% des revenus si ceux-ci sont inférieurs à 2,2 G$, 55% si ceux-ci sont entre 2,2G$ et 2,4G$, 56% si les revenus de la LNH sont entre 2,4G$ et 2,7G$ et 57% si les revenus sont supérieurs à 2,7G$.

De son côté, je crois que Donald Fehr aura trois mandats. D'abord, conserver une part intéressante des revenus, deuxièmement, s'assurer que ces revenus soient maximisés et finalement, s'assurer que les joueurs de la LNH pourront participer aux prochains Jeux Olympiques.

Il a souvent été rapporté qu'éventuellement, ce pourrait être les joueurs eux-même qui fassent pression sur la Ligue pour que les villes en difficulté soient remplacés par des marchés naturels pour le hockey dans lesquelles le succès aux guichets est assuré. En octobre dernier, le magasine The Hockey News publiait d'ailleurs les résultats d'un sondage mené auprès des joueurs dans lequel on apprenait que Québec était, parmi les villes sans équipe, celle favorisée par 36,7% des joueurs de la LNH. Québec devançait Winnipeg (20%), Las-Végas (13,3%), Hamilton (12,2%) et Seattle (5,6%). Toronto, Houston et Kansas City ont reçu un faible pourcentage de vote. En relocalisant certains marchés, la Ligue et les joueurs s'assureraient d'un maximum de revenus. Ce n'est pas plaisant pour les joueurs de jouer devant des estrades vides et ce n'est surtout pas payant pour eux puisque le plafond salarial est établi selon les revenus de la Ligue.

S'il y a un point sur lequel Donald Fehr risque de devenir intransigeant à la table de négociation, c'est bien sur celui de la maximisation des revenus. Et ce, bien avant celui du plafond salarial. Son intransigeance pourrait alors très bien servir la cause de Québec.

Je crois donc que Donald Fehr est en mesure d'aider Québec. Si, bien sûr, Québec s'aide elle-même et construit le tant attendu amphithéâtre!