mardi 8 mai 2012

La balle (de fusil) est dans le camp de Glendale

Lundi matin, comme si ce moment de la semaine n'était pas assez pénible déjà, une rumeur est sortie pour annoncer que la LNH ferait une annonce en soirée concernant la vente des Coyotes. Plusieurs ont conclu que c'était pour annoncer une entente entre le groupe de Jamison et la LNH, semant la déprime chez certains citoyens de Québec.

Mais lors du point de presse, qu'avons-nous réellement appris?  Très peu!  En fait, la LNH a en quelque sorte confirmé que Jamison était l'unique et dernier espoir de la LNH pour sauver Glendale.  Et la partie que la LNH veut surtout que l'on retienne, c'est que la LNH, la Ville de Glendale et Greg Jamison se sont entendus pour continuer de travailler pour en venir à un accord.

Les médias ont rapidement sauté à la conclusion qu'une entente de principe avait été conclue.  Personnellement, je trouve ce terme grossièrement exagéré.  Au mieux, la LNH, la Ville de Glendale et Greg Jamison ont convenu de continuer de travailler sur une entente.

Après 3 ans d'effort, je crois que si la LNH avait eu à vendre l'équipe, elle l'aurait déjà fait. Même que si elle avait eu espoir que ce marché de l'Arizona puisse un jour devenir lucratif pour elle, la LNH aurait même pu envisager baisser son prix de vente ou financer d'elle-même un éventuel acheteur afin de créer une situation gagnant-gagnant qui puisse respecter les conditions du Goldwater Institute (GWI) en matière de subvention du Public aux compagnies privées.

En fait, la mise au point d'hier aura permis à la LNH, tout en restant vague, d'atteindre deux objectifs. Elle a créé une certaine excitation auprès des fans des Coyotes tout en mettant les projecteurs sur la Ville et le GWI pour la suite des choses.  Le coyote est à l'agonie et on s'apprête à l'abattre.  La LNH remet le fusil à Glendale et au GWI et leurs dit: "Abattez-le vous même!"

Car comment Glendale pourrait agir autrement? Ou comment le GWI pourrait ne pas intervenir si tel n'était pas le cas? Glendale a un déficit budgétaire de 35M$; après avoir mis 20M$ en fiducie pour respecter l'entente de 25M$ avec la LNH pour la saison 2011-2012, Glendale peine à trouver les 5M$ restant; les 250,000 citoyens de Glendale verront leur taxes foncières être augmentées de 30% cette année; la Ville effectue des coupures de personnels et de services pour boucler le budget; la Ville envisage maintenant augmenter la taxe de vente de 0,7%.  En ce faisant, Glendale deviendrait la Ville la plus hautement taxée des États-Unis! Et à tout cela, il faut rajouter que la ville est menacée de poursuite par sa concession de la NFL, les Cardinals, pour une somme de 66,7M$ pour 3200 places de stationnement manquantes.  Dans ces conditions, Glendale a-t-elle vraiment les moyens d'offrir entre 15-20M$ annuellement au groupe Jamison?  Et a-t-elle les moyens de s'exposer à des frais judiciaires que pourrait entrainée une poursuite du GWI si elle décidait d'aller de l'avant et supporter le groupe Jamison?

La LNH a remis la décision entre les mains de la Ville. Vraiment, la balle est entre les mains de la Ville de Glendale!  Reste à savoir si cette balle se trouve dans un fusil...!

Tout ceci étant dit, le parcours impressionnant des Coyotes m'agace... C'est la seule chose qui, selon moi, pourrait retarder l'inévitable.  Mais peut-être pas non plus!

Une chose est certaine, du côté de Québec, on continue d'avancer selon le plan désiré que la LNH s'installe ici en 2012.  Si d'ici un mois, la conclusion n'est pas celle escomptée, on révisera du côté de la Ville en ce qui a trait aux rénovations du vieux Colisée.

dimanche 6 mai 2012

Le mirage de Phoenix!

Depuis plusieurs mois déjà, on parle d'une offre à être conclue d'ici quelques semaines.  Traduction: Au loin, on a cru voir poindre une offre de Greg Jamison pour acheter les Coyotes de Phoenix mais depuis qu'on s'est rapproché - de la date limite! -, on a réalisé qu'aucune offre n'avait encore été déposée, n'avait encore même été écrite et que tout cela n'était rien de réel ou de bien solide.  Que tout cela, c'était un mirage!

Encore la semaine dernière, on rapportait, encore sans jamais être capable de détecter les mirages créés par la chaleur de l'Arizona, que le conseil de Ville de Glendale aurait a voté sur une offre de Jamison le mardi 8 mai.  Dans la réalité, en ce dimanche 6 mai, rien de tel n'est prévu à l'horaire du conseil de Ville de Glendale du 8 mai 2012. Ça, c'est la réalité!

Penser qu'une offre impliquant un apport financier important de la Ville de Glendale pour aider l'achat des Coyotes par le groupe Jamison pourrait être jugée acceptable aux yeux du Goldwater Institute (GWI), c'est encore confondre un mirage avec la réalité.  On rapporte que l'apport de Glendale recherché par le groupe Jamison monterait à la somme de 305M$ sur 21 ans.  En 2011, le GWI s'opposait à une entente conclue entre Matt Hulsizer et la LNH, et acceptée par le conseil de ville de Glendale, dans laquelle Glendale s'impliquait à la hauteur de 197M$, soit 97M$ pour gestion du Jobing.com Arena pendant 7 ans et 100M$ pour l'achat du club financés par des obligations vendues et qui auraient été remboursées par les frais de stationnement.  Le mirage actuelle prétend donc que le GWI est intervenu pour bloquer une vente dans laquelle Glendale s'impliquait financièrement pour 197M$ mais que le GWI accepterait celle de Jamison dans laquelle la Ville s'implique pour 305M$...!  

Le mirage actuel veut que tous travaillent très fort et en collaboration pour en venir à une entente dans les jours à venir.  Car rendu au début du mois de mai, le temps presse quand même, et les images du mirage commence à se préciser...

Et voici ce que nous montre la réalité:

Le GWI est encore en dispute avec la Ville concernant les subventions de 25M$ que celle-ci a faites à la LNH au cours des deux dernières années et réclament toujours de voir tous les documents relatifs au dossier des Coyotes, ce que Glendale retarde de faire.  Un juge a d'ailleurs récemment réitéré un premier jugement rendu en décembre dernier et donnant raison au GWI sur ce point.

La réalité, c'est aussi que la LNH est en dispute judiciaire avec l'ancien propriétaire de l'équipe, Jerry Moyes, celui ayant déclaré faillite et ainsi forcé la LNH à racheter l'équipe, pour que Moyes rembourse les pertes encourues depuis l'achat des Coyotes il y a près de 3 ans!  C'est ça la réalité!

Penser que les spectateurs présents depuis le début des séries seront tous de retour en aussi grand nombre dès octobre prochain et ce, pour les 41 parties locales, c'est encore confondre mirage et réalité.  En fait, même la moyenne annoncée de 12421 spectateurs pour la saison régulière est un mirage.  Dans la réalité, ce nombre représente davantage le nombre de fesses que de paires de fesses.  Car, sauf pour quelques exceptions, il y avait beaucoup moins que 12421 spectateurs dans l'amphithéâtre ce qui signifie que plusieurs milliers de personnes possédaient des billets mais faisaient le choix conscient de ne pas utiliser leur privilège.  C'est un signe réel beaucoup plus grave encore que de simplement refuser d'acheter un billet!  La réalité, c'est que cette concession continuera de perdre entre 15M$ et 35M$ annuellement.

Quand, très bientôt, on se sera rendu à cette soit-disante fontaine de jouvence pour finalement réaliser qu'il n'en est rien et que tout ça n'était qu'un mirage, on réalisera bien des choses.  D'abord, que la LNH a échoué dans sa tentative d'installer systématiquement le hockey dans les gros marchés du Sud des États-Unis; qu'ensuite, la LNH, sous la menace potentielle de voir sa franchise la plus prospère, les Maple Leafs, la poursuivre si les Coyotes s'installaient sans son consentement à Hamilton, n'a eu d'autres choix que de racheter la concession des Coyotes; que devant l'impossibilité de trouver des acheteurs désireux d'opérer cette concession dans un marché non propice au hockey, la LNH a tenté, de connivence avec les Matt Hulsizer et Greg Jamison, de faire prendre les réels risques financiers par les citoyens de Glendale et finalement, que tous cette saga, tous ces revirements et toutes ces interventions du GWI auront permis à la LNH de quitter un marché dans lequel le constat d'échec a été fait il y a bien des années déjà tout en conservant le contrôle sur la prochaine destination et sur le prochain propriétaire.  

Dans le climat aride et désertique de l'Arizona, rien ne pousse!  Encore moins des partisans de hockey!  Ça, c'est la réalité!