mardi 22 septembre 2009

DOSSIER COYOTES: La cour en directe -partie 3 (L'interrogatoire de Bettman)

Le Juge Baum prendra une décision sous peu concernant le dossier de la vente des Coyotes. Gary Bettman est au nombre des gens qui ont défilé devant le Juge Baum pendant 2 jours. Dans l'après-midi du 11 septembre dernier, pendant près d'une heure, le commissaire de la Ligue a répondu, tour à tour, aux questions de Me Thomas Salerno, avocat des Coyotes, de Me Jeff Kesler, avocat de Jim Balsillie et de Me Shepard Goldfein, avocat de la LNH. Voici donc un résumé de l'interrogatoire tel que rapporté sur twitter.com par deux journalistes présents.

13h35, entrée de Gary Bettman dans la boîte des témoins. Il est d'abord questionné par Me Salerno, avocat des Coyotes pendant près de 20 minutes. Durant l'interrogatoire, ce dernier aura surtout tenté de savoir à quel moment la LNH avait décidé d'acheter les Coyotes. La LNH a déposé une offre pour l'achat des Coyotes de Phoenix le 24 août. Pourtant, quatre jours plus tôt, dans une déposition où on demandait à Gary Bettman si la LNH avait des plans pour les Coyotes, ce dernier n'a jamais dévoilé ses intentions de les acheter. Le Juge Baum demande à Salerno ce que ça aurait changé si le 20 août, la réponse avait été oui. Salerno dit qu'il tente de montrer que la LNH a agi de mauvaise foi et que Gary Bettman a même menti sous serment. Salerno revient donc à la charge en demandant combien de fois, depuis 1917, la LNH avait-elle voulu acheter une équipe. Aucune fois répond Bettman. Puis Salerno tente à nouveau de savoir à quel moment la LNH a pris la décision d'entrer dans l'enchère. Le 24 juin, lors d'une réunion du Bureau des Gouverneurs (BdG), Gary Bettman dit avoir dit aux propriétaires qu'ils devraient se préparer un plan. Bettman devient un peu hésitant et répond avec prudence sur les dates précises lorsque Salerno lui redemande de préciser à quel moment la LNH a pris la décision de faire une offre pour les Coyotes. Il répond simplement qu'il avait envisagé cette possibilité mais qu'aucune décision définitive n'avait été prise avant le 24 août. "Je n'avais pris aucune décision quant à savoir si c'était quelque chose que nous allions faire. Je voulais être prêt si nous devions le faire" a répondu Gary Bettman.

C'est à ce moment que l'avocat de Balsillie, Jeff Kesler, entre en scène, frappe sur le même clou et accuse la LNH de ne pas avoir agi de bonne foi avec son client. Kesler accuse à son tour Bettman d'avoir menti sous serment le 20 août. À cela, Bettman répond qu'il devrait avoir l'accord des Gouverneurs pour aller de l'avant le 24 août afin de savoir s'ils acceptaient de payer pour l'équipe. Il dit que la décision a été prise le 24 août. Bettman dit par contre qu'il n'a pas reçu de consignes spécifiques quant aux détails de l'offre soumise pour les Coyotes. Kesler est incrédule lorsque Bettman lui dit que 24h auparavant, il n'avait aucune idée des détails de l'offre qu'il allait déposer. Le Juge Baum demande à Kesler ce que tout ça a à voir avec la légitimité de la LNH à faire une offre. Pour Kesler, le problème réside dans le fait que le vote pris contre Balsillie le 29 juillet, alors que la ligue était à planifier une offre pour les Coyotes, n'a pas été pris de bonne foi et de manière objective. Bettman a finalement laissé entendre que le groupe Ice Edge/Reinsdorf pourrait être de nouveau intéressé à miser sur l'équipe si jamais la LNH obtenait l'équipe. Le Juge Baum l'a rapidement arrêté en lui disant de ne pas aller plus loin, qu'il s'agissait de pure spéculation de sa part.

Dans les dernières minutes, Bettman a été interrogé par ses avocats. Ceux-ci ont tenté de dire que la LNH n'avait rien contre Hamilton et que Bettman avait même discuté de la possibilité d'y installer une équipe avec plusieurs personnes de qualité au cours des dernières années. Tout ceci, évidemment, dans le but de laisser voir au Juge Baum qu'il n'existe pas de veto quant aux droits territoriaux ce qui irait à l'encontre du Bureau Canadien de la Concurrence. Finalement Goldfein lui a demandé si, avant le 29 juillet, le comité exécutif de la LNH avait eu des discussions sur la possibilité de déposer une offre pour les Coyotes. Réponse de Gary Bettman: "Non"

En résumé, Salerno et Kesler disent que la LNH a planifié acheter les Coyotes depuis plus de 2 mois et que le vote de rejet de Balsillie n'a pas été pris de manière juste par le BdG car celui-ci était à préparer sa propre offre pour les Coyotes.

Pour se défendre, la LNH laisse entendre qu'elle n'a rien contre le Ville de Hamilton, ayant discuté avec plusieurs personnes de qualité au cours des dernières années. La LNH laisse également entendre que le vote de rejet de Balsillie a été pris avant même que la LNH pense à faire une offre pour les Coyotes. Ce n'est que le 24 août que la LNH a pris cette décision de faire une offre aux Coyotes.

Merci à Tom Harrington de CBC ainsi qu'à Brahm Resnik, du AZCentral, pour leur couverture constante via twitter


samedi 12 septembre 2009

DOSSIER COYOTES: La cour en directe -partie 2 (Les différents points de vue)

Au cours des deux derniers jours, différents avocats ont défilé devant le Juge Redfield T.Baum afin d'énoncer les différents points de vue des parties impliquées. Voici un résumé de ce que deux journalistes ont rapportés via twitter.

LE FUTUR DU HOCKEY À PHOENIX:

MOYES (Propriétaire des Coyotes): "Je crois avoir fait ma part. J'ai mis beaucoup d'argent et de temps pour les Coyotes. J'ai fait de mon mieux pour que ça marche. Le hockey ne marchera pas dans le Sud. Le plan Bettman n'est pas réalisable."

Dans les faits, Moyes a investi 200M$ dans l'équipe et a peu d'espoir de revoir son argent. Dans la faillite, il réclame 100M$ à titre de créancier alors que Gretzky, lui, réclame 22.5M$.

Les Coyotes ont perdu 300M$ depuis leur déménagement de Winnipeg en 1996 dont plus de 30M$ à chacune des 3 dernières saisons.

La LNH a d'ailleurs financé Moyes et les Coyotes et c'est pourquoi le LNH a refusé de reconnaître le droit à Moyes de déclarer faillite prétextant qu'il ne détenait plus le contrôle de l'équipe.
Lorsqu'on a demandé à Moyes comment il se sentait face à la LNH, il déclare: "Je me sens très mal. Je ne crois pas avoir été correctement traité. J'ai mis 100% de mes énergies dans le projet et je me sens trahi par la LNH"

BETTMAN s'est dit confiant de trouver un acheteur local en dehors du processus de faillite. Lorsqu'il a commencé à avancer le nom de Reinsdorf, les avocats de PSE (Balsillie) se sont objectés et le Juge Baum lui a dit de ne pas s'aventurer sur ce terrain. Reinsdorf est à la tête du groupe Ice Edge qui s'est retiré du processus faute d'avoir conclu un bail de location avec la ville de Glendale. Bettman ajoute cette phrase intéressante: "Si nous ne réussissons pas à trouver un acheteur local, la ligue regardera pour une autre localisation" (Bill Daly n'est-il pas venu à Québec récemment?)

La Ville de GLENDALE, quant à elle, dit supporter avec enthousiasme l'offre de la LNH. Elle mentionne entre autre qu'elle perdrait plus de 560M$ si les Coyotes quittaient.


RELOCALISATION D'ÉQUIPE ET FRAIS RELIÉS:

  • RELOCALISATION:
- CLARK (Avocat de la LNH): "L'article 3.1 de la Constitution de la LNH stipule que les Coyotes ont un contrat les obligeant à tenir leurs activités à Phoenix/Glendale."
- Juge BAUM qui, de toute évidence, sent que la LNH sort sa constitution lorsque ça leur plait: "La constitution dit également qu'une équipe peut être re-localiser"
- CLARK: "Oui, mais avec le consentement de la ligue et en temps opportun" il avoue également qu'il y a déjà eu des re-localisations mais jamais si près d'un début de saison.

Question à moi-même: Quand CLARK parle de consentement, est-ce qu'il ne laisse pas supposer un certain droit de veto des équipes? (Maple Leafs)
  • FRAIS:
- Shepard GOLDFEIN (Avocat de la NHL): "Si vous acceptez une re-localisation, M. le Juge, vous devez imposer des frais".
- Juge BAUM: "Il me paraît presque impossible d'assigner des frais de transfert au groupe PSE. Quel devraient être ces frais selon vous?"
- PSE (Jim Balsillie): "Environ 10M$"
- NHL: "Au moins 127M$"

Quant à elle, la ville de GLENDALE estime qu'elle perdrait au-dessus de 560M$ avec le départ des Coyotes.
PSE offre 50M$ à la ville de GLENDALE et leur donne jusqu'à mercredi pour accepter cette offre.
Le Juge BAUM a demandé, à plus d'une reprise, à la VdG de considérer de façon rationnelle l'offre de PSE.

Les avocats de Balsillie avaient également demandé, sachant fort bien que la réponse était non, s'il y avait déjà eu des frais reliés à une re-localisation. Ils ont également demandé si la LNH avait versé une compensation à Glendale lors de l'année de lock-out étant donné que la Ville avait alors été privée de hockey.

La légitimité de Jim Balsillie dans le dossier ainsi que l'interrogatoire de Gary Bettman seront le sujet de la partie 3.

Ah oui! Pour ceux qui lisaient pour connaître la sorte de biscuits choisie par Gary Bettman, et bien je ne vous ferai pas attendre plus longtemps. Sachez que la LNH a acheté une dizaine de biscuits à un commerce situé tout près et Bettman a choisi un biscuit avoine et raisin.

Merci à Tom Harrington de CBC ainsi qu'à Brahm Resnik, du AZCentral, pour leur couverture constante via twitter.



DOSSIER COYOTES: La cour en directe -partie 1 (Le détail des offres)

Le Juge Redfield T.Baum a entendu les deux parties ainsi que plusieurs avocats représentant divers parties impliquées dans le dossier des Coyotes (Ville de Glendale, Jim Balsillie, SOF Investment, NHL, etc.) Il n'a toujours pas pris de décision et prendra quelques semaines avant de la faire connaître. C'est malheureusement tout ce que nous rapporte les journalistes professionnels. Par intérêt personnel, j'ai suivi deux personnes présentes à la Cour sur twitter et je vous donne un compte rendu de ce que je retiens.

Voici un sommaire:
- Balsillie a l'appuie de Moyes, propriétaire actuel des Coyotes
- La LNH a l'appuie de la Ville de Glendale, ainsi que celui des créanciers principaux et secondaires. Ces derniers appuies sont pour le moins surprenants.

Voici d'abord, les deux offres que le juge Baum doit maintenant étudier.

L'offre de la LNH:
  • L'offre s'élève à 140M$ et garderait, pour le moment, l'équipe à Glendale.
  • L'offre contiendrait un montant d'argent pour Moyes et Gretzky. Environ 14M$. C'est une première puisque la LNH ne reconnaissait pas à Moyes le droit de déclarer faillite sous prétexte que ce dernier ne détenait plus l'équipe puisque la LNH lui était venu en aide. Gretzky détient également une faible part des Coyotes.
  • Dans cette offre, la ligue diminue de 30M$ à 15M$ la requête qu'elle a précédemment déposée contre Moyes. (Moyes défit cette réclamation venant de la ligue.)
  • L'offre rejette le salaire de 8.5M$ de Wayne Gretzky pour coacher les Coyotes. Bettman a par contre laissé entendre qu'il tenterait de s'entendre avec ce dernier et qu'il était confiant d'en arriver à une entente. Gretzky aurait, toujours selon Bettman, accepté une diminution de salaire de 2M$ avec le groupe Ice Edge, groupe qui s'est finalement retiré.

L'offre de Jim Balsillie (PSE):
  • L'offre s'élève maintenant à 252M$ (et non plus 242.5M$) puisque Balsillie assume une dette quelconque de 11M$ des Coyotes.
  • Dans le but d'obtenir l'appuie de la ville de Glendale, l'offre inclut un dédommagement de 50M$ pour la Ville. PSE demande au conseil de ville de donner une réponse d'ici mercredi à savoir si la Ville accepte ou non l'offre de 50M$.
  • L'équipe jouerait à l'aréna de Glendale jusqu'à son déménagement.
  • L'offre de PSE est valide jusqu'au 21 septembre et demande au Juge Baum de donner une réponse d'ici là.
Le Juge s'est d'ailleurs montré quelque peu irrité par les différents "deadlines" donnés par PSE et il a même dit:"Je dois analyser la situation, rendre une décision et vous la faire connaître par écrit. Cela prend du temps et je le ferai lorsque je serai prêt à le faire."

Pour l'instant, l'offre de la LNH reçoit plus d'appuis. Par contre, Balsillie espère que la Ville de Glendale acceptera son offre de 50M$.

Aussi, ce matin, le Toronto Star rapportait que le Bureau Canadien de la Concurrence surveillait le dossier de très près et était prêt à s'immiscer dedans si jamais il était connu que les Maple Leafs détiennent un droit de veto sur la localisation d'une équipe (1). Voilà donc une certaine forme d'appuis à la cause de Jim Balsillie.

Et il y a aussi la NHLPA qui, selon leur mandat, doit voir à ce que la LNH fasse le plus de profit possible, le plafond salarial étant directement lié à ces profits. Or, il est évident que les profits pour la ligue seront moindres si les Coyotes évoluent à Phoenix plutôt qu'à Hamilton. À voir le ménage qui y a été amorcé récemment, il est fort à parier que les joueurs savent très bien ce qui est le mieux pour eux. Autre appui à venir pour Balsillie.

Dans la deuxième partie, je vous ferai part des différents points de vue énoncés par les parties devant le Juge Baum concernant l'avenir du hockey à Phoenix, les conditions de relocalisation et les frais reliés à celle-ci ainsi que les principales déclarations de Bettman, Baum et compagnie. Vous saurez également quels sortes de biscuits le commissaire a choisi lors d'une pause de 10 minutes.

Merci à Tom Harrington de CBC ainsi qu'à Brahm Resnik, du AZCentral, pour leur couverture constante via twitter.

(1) http://www.thestar.com/sports/hockey/article/694707

jeudi 10 septembre 2009

VINCI: une rencontre intéressante

Rencontre intéressante. C'est ainsi que le maire a qualifié sa rencontre avec le groupe Vinci. Cette autre partie de la conclusion est évidente et ne surprend personne: "Cette façon de faire n'est pas réalisable présentement car il n'y a pas de locataire." Mais la rencontre est intéressante. J'insiste sur l'expression utilisée par le maire: Rencontre intéressante.

Vinci, c'est comme une compagnie qui fait de l'investissement immobilier mais plutôt que d'investir dans des multiplexes, la compagnie investit dans des infrastructures sportives, dans des autoroutes payantes, etc.

Qu'est-ce qu'on fait quand on veut construire un immeuble à revenus? On fait des scénarios en considérant les coûts d'acquisition du terrain, les coûts de construction, les frais reliés au financement si nécessaire, les frais d'exploitation et d'entretien puis on détermine un rendement désiré et on regarde si les revenus de location permettront de l'atteindre. Si les chiffres fonctionnent, on pense à aller de l'avant et on peut alors qualifier la situation d'intéressante. Sinon, on dit simplement que ça ne peut pas marcher. Si tel avait été le cas, le maire ne se serait pas gêné pour simplement dire que cette façon de faire n'était pas possible. Pas juste impossible présentement. Impossible tout court!

Mais quelle expression le maire a-t-il utilisé? Rencontre intéressante! Je sais, il a aussi ajouté que cette façon de faire était non réalisable sans garantie d'avoir un club de la LNH. On peut choisir d'être négatif et ne retenir que cette dernière phrase. Cette phrase n'est pourtant qu'une vérité de La Palice et je crois que c'est une erreur de ne focusser que sur cette partie du commentaire du maire Labeaume. La vraie conclusion de cette rencontre est qu'elle est intéressante!

Ce que j'aime par-dessus tout, c'est que le dossier continue d'avancer et on regarde toutes les avenues possibles. Si la rencontre est intéressante, peut-être que des gens comme Me Aubut pourront redoubler leur effort de "lobby" auprès de la LNH ou auprès de certains propriétaires en difficulté.

Restons positifs!