mardi 28 juin 2011

Qui veut des Coyotes à Phoenix?

Sans grande surprise, on apprend que Mat Hulsizer a retiré son offre d'achat des Coyotes. Si Hulsizer était prêt à acheter les Coyotes avec l'argent de Glendale, il n'était certainement pas prêt à utiliser son propre argent pour acheter une équipe qui a perdu plus de 30M$ et ce, à chacune des quatre dernières années. Dans les faits, l'équipe n'a jamais fait d'argent en 14 ans dans le désert. Si Hulsizer est pour utiliser son propre argent pour acheter une franchise de la LNH, il a bien d'autres équipes plus attirantes et disponibles à se procurer qu'une équipe qui a un tel historique financier. Il pourrait se tourner vers les Stars par exemple, ou les Blues.

On parlait, on parle et on parlera encore, dans les prochaines semaines, de Jerry Reinsdorf, ce propriétaire des White Sox de Chicago au Baseball. Glendale et lui étaient venus bien prêt d'une entente en avril 2010 et l'avenir du hockey à Phoenix semblait assuré. À cette époque, Glendale avait même rejeté l'offre de Ice Edge à la faveur de celle de Reinsdorf croyant pouvoir réglé les derniers détails... Mais parmi ces derniers détails se trouvait une clause de sortie après 5 ans si l'équipe ne faisait pas ses frais, ce qui est une évidence presque absolue. La Ville avait finalement fait marche arrière et demander à Ice Edge de revenir à la table de négociation.

Ice Edge, l'autre groupe intéressé par les coyotes avant la saga Mat Hulsizer, offrait d'acheter les Coyotes pour les conserver à Glendale mais engageait la Ville à payer les pertes d'opération. Ces pertes sont d'environ 130M$ depuis 4 ans! Aux dernières nouvelles, leur téléphone demeurait ouvert mais leurs crayons étaient serrés...

Une entreprise s'achète normalement à 10-15 fois ses profits. Mais combien offre-t-on pour une compagnie qui perd annuellement 30M$ et pour laquelle on ne peut avoir d'espoir de revirer la situation? Pour acheter dans ces conditions, il faut que le risque personnel soit faible (Mat Hulsizer ou Ice Edge) ou s'assurer d'avoir une porte de sortie si on fait face à l'inévitable (Jerry Reinsdorf). Il est fort à parier que le Goldwater Institute ne laissera pas un acheteur privé prendre possession des Coyotes grâce aux fonds publics.

De toute évidence, rien n'a changé depuis deux ans en Arizona et la situation ne peut perdurer éternellement. La LNH ne demeurera pas propriétaire encore des années. Ce n'est pas dans sa mission et ce n'est pas à son avantage non plus. La situation devait initialement se conclure pour le 31 décembre 2010 mais les choses ont, une fois de plus, été repoussée. Mais l'élastique est étiré à son maximum.

À l'automne 2009, alors qu'il se trouvait devant le juge Redfiled T.Baum avant que celui-ci n'accorde l'équipe à la LNH (pour 140M$) plutôt qu'à Jim Balsillie (pour 242,5M$), l'ancien propriétaire des Coyotes Jerry Moyes déclarait: "Je crois avoir fait ma part. J'ai mis beaucoup d'argent et de temps pour les Coyotes. J'ai fait de mon mieux pour que ça marche. Le hockey ne marchera pas dans le Sud. Le plan Bettman n'est pas réalisable." 18 mois plus tard, forcé d'admettre que l'expérience de ses 12 saisons à titre de propriétaire ont donné raison à Jerry Moyes.

Les conseillers municipaux de Glendale auront beau prétendre le contraire, et ne pas craindre un déménagement, il devient évident qu'ils agissent ainsi que pour conserver un certain pouvoir de négociation en ne montrant aucun signe de panique. Mais la réalité est différente et personne ne veut être propriétaire des Coyotes à Phoenix.

Si Québec prend les moyens pour être prête, elle pourrait très bien devenir la solution permanente au problème des Coyotes. C'est sans doute le meilleur espoir pour Québec dans le court terme.

Mon "nordsmeter" est à 4/10 mais une fois que le dossier de l'amphithéâtre et de sa gestion sera réglé, il montera vite à 6 ou 7.

mercredi 22 juin 2011

Et si Lindros était venu à Québec!

Il y a 20 ans aujourd'hui, les Nordiques de Québec faisaient d'Éric Lindros le tout premier choix de l'encan amateur. On connait tous la suite. Lindros refuse de s'aligner avec les Nordiques qui le transigent aux Flyers. Les Nordiques déménagent au Colorado et Lindros se retire sans n'avoir jamais inscrit son nom sur la Coupe Stanley.

Que se serait-il passé si tout s'était passé de manière différente? Et si on empruntait la De Lorean de Back to the Future pour retourner à ce fameux 22 juin 1991...

(Pierre Pagé monte sur la scène et déclare: "The Nordiques are proud to select, from the Oshawa Generals, Eric Lindros!" Tout sourire, Eric Lindros se dirige vers la scène, serre la main de Pierre Pagé et de Marcel Aubut, enfile le gilet bleu et la casquette des fleurdelysés. "Je suis très honoré d'avoir été repêché au tout premier rang. Les Nordiques ont un bel avenir devant eux et je compte faire partie de cette belle équipe talentueuse et l'aider à monter vers les plus hauts sommets" sont les premières phrases d'Éric Lindros.)

En rétrospective, quand on regarde la situation d'un simple point de vue hockey, cette méga-transaction réalisée avec les Flyers apparait comme un vol ayant permis à l'organisation de remporter deux Coupes Stanley... au Colorado! Mais pour Québec, cette transaction a-t-elle réellement été un vol ou a-t-elle plutôt mis la table au "vol" de son équipe vers le Colorado.

Selon moi, si Lindros avait accepté de jouer avec les Nordiques, la venue de cette super-vedette que l'on comparait alors aux Mario Lemieux et Wayne Gretzky, aurait sans doute contribué à convaincre les divers paliers de gouvernement de l'époque de s'investir dans la construction d'un amphithéâtre. Cet amphithéâtre aurait assuré l'avenir de l'équipe à Québec. De son côté, Lindros aurait débuté sa carrière sur une note positive plutôt que sur un air de controverse. Il aurait sans aucun doute contribué à faire de cette jeune équipe talentueuse qu'étaient déjà les Nordiques, avec les Sundin, Nolan et Sakic, une équipe encore plus redoutable pouvant aspirer aux grands honneurs. Lindros aurait eu de bonnes chances d'inscrire son nom sur le fameux trophée. Et peut-être plus d'une fois même. Aujourd'hui Québec serait sans doute, grâce à son amphithéâtre construit à l'aube des années 2000, toujours dans la LNH plutôt qu'en quête d'une nouvelle franchise.

Il y a 20 ans, en refusant d'enfiler le chandail bleu des Nordiques, Lindros a probablement modifié bien plus que son propre avenir. Cette décision prise en 1991 aura probablement privé et Lindros et la Ville de Québec du bonheur de gagner la Coupe Stanley.

lundi 13 juin 2011

Dossier amphithéâtre: Lessard a dormi au gaz!

On peut reprocher à Denis De Belleval d'avoir mis de la merde dans le ventilateur et d'avoir éclaboussé tout le monde. On peut reprocher à Amir Khadir d'avoir abusé d'un pouvoir circonstanciel pour démontrer toute son intransigeance et son intégrisme. On peut reprocher à Jean Charest et à son gouvernement d'avoir manqué de colonne en refusant d'utiliser le bâillon alors qu'il avait même l'appui du parti de l'opposition officielle.

Mais avant tout, il faut se demander pourquoi en sommes-nous rendus là? Pourquoi Khadir s'est retrouvé avec un tel pouvoir? Pourquoi un député n'ayant récolté que 38% des votes dans son comté, un député d'un parti moribond a-t-il obtenu ce pouvoir démesuré?

La réponse: Laurent Lessard a dormi au gaz!

L'entente ratifiée à la fin février et annoncée le 1er mars 2011 a été menacée par Denis De Belleval dans les jours qui ont suivi. C'est le 11 mars que le venin de De Belleval a commencé à couler. Le gouvernement, et plus particulièrement le Ministre des Affaires Municipales Laurent Lessard, avait donc deux mois pour s'assurer que la Ville de Québec ne soit pas ainsi paralyser par les démarches dilatoires d'un vieux grincheux en manque d'attention.

En effet, l'entente ayant été signée le 1er mars, le projet de loi privé demandé par la Ville de Québec ne pouvait pas être déposé dans les délais réguliers, soit deux semaines avant le début de la session parlementaire en février. De ce fait, il devait obtenir l'unanimité de la Chambre. Mais de son côté, le gouvernement avait jusqu'au 12 mai pour soumettre, à l'intérieur de son projet de loi omnibus (P.L. 13), les deux articles qui se retrouvent présentement à l'intérieur du projet de loi 204 et servant à protéger l'entente survenue entre Quebecor et la Ville de Québec.

Si le Parti Libéral avait agi de cette manière efficace, Amir Khadir et les autres indépendants en manque d'attention aurait pu s'opposer mais sans toutefois profiter de ce pouvoir extrême que leurs conférait ce droit de veto. L'entente aurait été adoptée à la majorité et on aurait évité de salir inutilement ce beau projet rassembleur. Le signal envoyé à la LNH aurait été positif, la Ville de Québec ne se retrouverait pas dans ce doute concernant un projet aussi important et Quebecor pourrait continuer d'aller de l'avant avec son projet de LNH.

Si le gouvernement avait été plus allumé dans ce dossier, on aurait éviter à la population de Québec, qui supporte ce projet dans un fort pourcentage, d'être ainsi paralysée par des comportements antidémocratiques comme celui d'Amir Khadir et des comportements aussi antisociaux comme celui de Denis De Belleval et Miville De Chêne.

Le PLQ nous promet d'adopter le projet de loi 204 dès la reprise de septembre. Nous n'avons d'autres choix que de leurs faire confiance. Mais de par leur agissement, ou absence d'agissement, dans ce dossier, il est normal d'avoir certains doutes. Espérons que, cette fois, ils livreront.

vendredi 10 juin 2011

Faire le bacon ou bâillonner

Qui est le plus anti-démocratique? Celui qui décide de "filibuster" ou celui qui le bâillonne? Celui qui décide d'abuser d'un pouvoir circonstanciel pour empêcher l'adoption d'un projet de loi en utilisant son veto pour bâillonner tout le reste de l'assemblée nationale ou celui qui est au pouvoir et qui décide de prendre les moyens nécessaires pour faire adopter un projet de loi qui est même supporté par le parti de l'opposition? Car il a l'appui du parti de l'opposition et de la très grande majorité de la Chambre!

Afin de ne pas laisser la Capitale dans le doute et de ne pas mettre ce beau projet rassembleur sur la glace, Jean Charest avait la responsabilité de prendre tous les moyens pour s'assurer que celui-ci puisse aller de l'avant. Mais devant les menaces de Khadir de "faire le bacon", Charest a dit: "Ok d'abord..." Plus pleutre que ça...

Ce n'est pas du tout dans l'intérêt public de laisser une municipalité comme Québec dans le doute dans un dossier aussi majeur! L'assemblée nationale avait la responsabilité de s'assurer de ne pas laisser sa Capitale dans une telle situation.

Si le bâillon n'est pas utilisé dans cette circonstance, et bien on ne devrait jamais l'utiliser. Car ici, le bâillon n'aurait empêcher qu'un seul député de faire de l'obstruction systématique.

jeudi 2 juin 2011

La goût de prendre des risques

En justice, pour condamner un détenu et le déclarer criminel, il faut en faire la preuve hors de tout doute raisonnable. Au Québec, en ce qui a trait aux projets de moindre envergure, c'est tout le contraire. Avant qu'ils puissent prendre forme, on condamne les projets s'il existe le moindre doute, le moindre risque, la moindre inconnue. Les gens qui ont réussi dans la vie ont tous, à un moment ou un autre de leur existence, pris des risques. Des risques qu'ils étaient par contre confiants de relever s'il s'avérait qu'ils se concrétisent.

Je réclame de pouvoir vivre dans une ville, une province, un pays qui aime à prendre et à assumer un certain niveau de risque. Non pas par insouciance, ni par mauvaise gestion des fonds publics, mais grâce à une confiance collective qui nous permettra de croire que nous avons l'intelligence et la capacité de surmonter ces obstacles s'ils venaient réellement à se concrétiser.

Quand est-ce que le Québec a perdu ce goût de prendre des risques? Si c'est en 1976, année de ma naissance, avec les Olympiques de Montréal et le Stade, il serait grand temps qu'on en revienne!

Cette commission parlementaire sur le projet de loi 204 nous aura permis d'apprécier deux visions fort différentes. Celle de ceux qui ne focussent que sur les doutes - Et si Quebecor se retire après 2 ans, et si la LNH ne revient pas, et si le sol était plus contaminé qu'on le pense, et si et si et si - et celle de ceux qui prennent un projet en charge, assument une certaine part d'inconnu car ils ont confiance en eux, en leur ville, en leur partenaire d'affaire, en leurs concitoyens. Je veux que la Ville de Québec agisse selon cette dernière vision!