dimanche 6 mai 2012

Le mirage de Phoenix!

Depuis plusieurs mois déjà, on parle d'une offre à être conclue d'ici quelques semaines.  Traduction: Au loin, on a cru voir poindre une offre de Greg Jamison pour acheter les Coyotes de Phoenix mais depuis qu'on s'est rapproché - de la date limite! -, on a réalisé qu'aucune offre n'avait encore été déposée, n'avait encore même été écrite et que tout cela n'était rien de réel ou de bien solide.  Que tout cela, c'était un mirage!

Encore la semaine dernière, on rapportait, encore sans jamais être capable de détecter les mirages créés par la chaleur de l'Arizona, que le conseil de Ville de Glendale aurait a voté sur une offre de Jamison le mardi 8 mai.  Dans la réalité, en ce dimanche 6 mai, rien de tel n'est prévu à l'horaire du conseil de Ville de Glendale du 8 mai 2012. Ça, c'est la réalité!

Penser qu'une offre impliquant un apport financier important de la Ville de Glendale pour aider l'achat des Coyotes par le groupe Jamison pourrait être jugée acceptable aux yeux du Goldwater Institute (GWI), c'est encore confondre un mirage avec la réalité.  On rapporte que l'apport de Glendale recherché par le groupe Jamison monterait à la somme de 305M$ sur 21 ans.  En 2011, le GWI s'opposait à une entente conclue entre Matt Hulsizer et la LNH, et acceptée par le conseil de ville de Glendale, dans laquelle Glendale s'impliquait à la hauteur de 197M$, soit 97M$ pour gestion du Jobing.com Arena pendant 7 ans et 100M$ pour l'achat du club financés par des obligations vendues et qui auraient été remboursées par les frais de stationnement.  Le mirage actuelle prétend donc que le GWI est intervenu pour bloquer une vente dans laquelle Glendale s'impliquait financièrement pour 197M$ mais que le GWI accepterait celle de Jamison dans laquelle la Ville s'implique pour 305M$...!  

Le mirage actuel veut que tous travaillent très fort et en collaboration pour en venir à une entente dans les jours à venir.  Car rendu au début du mois de mai, le temps presse quand même, et les images du mirage commence à se préciser...

Et voici ce que nous montre la réalité:

Le GWI est encore en dispute avec la Ville concernant les subventions de 25M$ que celle-ci a faites à la LNH au cours des deux dernières années et réclament toujours de voir tous les documents relatifs au dossier des Coyotes, ce que Glendale retarde de faire.  Un juge a d'ailleurs récemment réitéré un premier jugement rendu en décembre dernier et donnant raison au GWI sur ce point.

La réalité, c'est aussi que la LNH est en dispute judiciaire avec l'ancien propriétaire de l'équipe, Jerry Moyes, celui ayant déclaré faillite et ainsi forcé la LNH à racheter l'équipe, pour que Moyes rembourse les pertes encourues depuis l'achat des Coyotes il y a près de 3 ans!  C'est ça la réalité!

Penser que les spectateurs présents depuis le début des séries seront tous de retour en aussi grand nombre dès octobre prochain et ce, pour les 41 parties locales, c'est encore confondre mirage et réalité.  En fait, même la moyenne annoncée de 12421 spectateurs pour la saison régulière est un mirage.  Dans la réalité, ce nombre représente davantage le nombre de fesses que de paires de fesses.  Car, sauf pour quelques exceptions, il y avait beaucoup moins que 12421 spectateurs dans l'amphithéâtre ce qui signifie que plusieurs milliers de personnes possédaient des billets mais faisaient le choix conscient de ne pas utiliser leur privilège.  C'est un signe réel beaucoup plus grave encore que de simplement refuser d'acheter un billet!  La réalité, c'est que cette concession continuera de perdre entre 15M$ et 35M$ annuellement.

Quand, très bientôt, on se sera rendu à cette soit-disante fontaine de jouvence pour finalement réaliser qu'il n'en est rien et que tout ça n'était qu'un mirage, on réalisera bien des choses.  D'abord, que la LNH a échoué dans sa tentative d'installer systématiquement le hockey dans les gros marchés du Sud des États-Unis; qu'ensuite, la LNH, sous la menace potentielle de voir sa franchise la plus prospère, les Maple Leafs, la poursuivre si les Coyotes s'installaient sans son consentement à Hamilton, n'a eu d'autres choix que de racheter la concession des Coyotes; que devant l'impossibilité de trouver des acheteurs désireux d'opérer cette concession dans un marché non propice au hockey, la LNH a tenté, de connivence avec les Matt Hulsizer et Greg Jamison, de faire prendre les réels risques financiers par les citoyens de Glendale et finalement, que tous cette saga, tous ces revirements et toutes ces interventions du GWI auront permis à la LNH de quitter un marché dans lequel le constat d'échec a été fait il y a bien des années déjà tout en conservant le contrôle sur la prochaine destination et sur le prochain propriétaire.  

Dans le climat aride et désertique de l'Arizona, rien ne pousse!  Encore moins des partisans de hockey!  Ça, c'est la réalité!

5 commentaires:

  1. Excellent texte ! Très bien argumenté.

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  2. C'est toujours plus facile d'argumenter quand on prend des libertés avec les faits.

    Il a été rapporté que la ville de Glendale POURRAIT se prononcer sur un contrat avec Jamison le 8 mai. Soit. Or, au moins deux dirigeants de la ville ont clairement indiqué que ce n'était qu'une possibilité, qu'il restait des choses à ficeler, que ça pourrait prendre plus de temps. Conclure un 6 mai qu'une vente ne se concrétisera pas sous prétexte qu'une rencontre POSSIBLE n'aura pas lieu est, au mieux, précipité.

    Comment peut-on dire qu'on s'approche d'une date limite alors qu'il n'y a pas de date limite? La ligue veut - à tort ou à raison - conserver une équipe en Arizona. Jamison apparaît l'acheteur le plus intéressant aux yeux de la LNH parce qu'il semble vouloir s'engager pour une plus longue période. Les discussions sont complexes. Il ne s'agit pas que d'offrir 170 millions ou 155 ou 162. Il y a des clauses à traiter. On peut examiner les dernières ventes d'équipes. Ça ne s'est pas réglé en 2 semaines. Le temps presse? Il presse pour qui? Il presse pour ceux qui veulent voir du hockey à Québec cet automne. Il ne presse pas pour Jamison. Il ne presse pas non plus pour la LNH qui n'a toujours pas complètement fermé la porte à rester propriétaire des Coyotes jusqu'à l'automne, contrairement à ce qui semble être la croyance populaire.

    Plus ça va, plus les espoirs de ceux qui veulent la mort du hockey à Phoenix se portent sur le Goldwater Institute. Or, GWI n'a jamais contesté l'entente l'an dernier avec Hulsizer. Jamais. Le groupe a menacé de contester l'accord, qui était probablement dans une zone grise. Ce sont ces menaces qui ont fait en sorte que les obligations de la ville n'ont pas pu être vendues (à d'autre gens qu'Hulsizer). Les objections du GWI portaient surtout sur des droits de stationnement, que ne détenait pas la ville selon Goldwater. Les négociations actuelles ne prévoient ni émission d'obligation, ni transfert de droit de terrain de stationnement. Ce qui est arrivé l'an dernier ne permet pas de conclure que la même chose va se produire cette année.

    La constitution de l'Arizona n'interdit pas les subventions. Elle stipule que la ville ou le comté qui l'accorde doit recevoir au moins à peu près la même somme qui est investie. L'institut, précise par ailleurs sur son site Web qu'il n'a pas contesté les deux paiements de 25 millions faits à la LNH.

    Je ne dis pas que la ligue à raison - ou tort - de garder une équipe à Phoenix. Mais je constate qu'il y a assez d'éléments pour prévoir que c'est ce qui va se passer à court terme. Il n'est pas très "fair" de se baser sur les chiffres d'assistance des dernières saisons. Difficile de créer un sentiment d'appartenance quand dans l'esprit du public une équipe est continuellement menacée de déménager. Les partisans de hockey ne poussent pas dans le désert? Vraiment? Un exemple: au cours de leur 5 premières saisons, les Coyotes ont eu une assistance moyenne plus élevée que ce qu'ont eu les Nordiques au cours de leur 5 dernières. Je ne l'invente pas.

    Avec un intérêt qui semble se recréer à Phoenix, un acheteur éventuel et une nouvelle convention collective qui pourrait faciliter la vie à des marchés comme l'Arizona, la ligue est certes en droit de vouloir tenter sa chance. Oui, l'équipe a perdu de l'argent chaque année depuis qu'elle est dans le désert. Mais elle en perdait aussi à Winnipeg. Les Jets ont été vendus 65 millions en 1996. L'équipe sera vendue pour deux fois et demie cette somme. Pas si catastrophique que ça.

    Les Coyotes vont-il un jour déménager? Peut-être. Si c'est vers une destination intéressante pour la ligue. Ça ne sera ni Hamilton, ni Québec.

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  3. Juste comme ça, c'est également plus plaisant d'argumenter quand on sait avec qui on le fait. Même s'il est loin d'aller dans le sens de mes propos, j'apprécie sincèrement votre commentaire qui se base sur de faits précis.

    Je vous retourne le reproche. Vous prenez également certaine liberté dans l'interprétations de mes propos.

    Ce n'est pas sur la base d'un vote qui aura ou non lieu le 8 mai que je prétends, le 6 mai, qu'une vente ne se concrétisera pas. C'est sur tout le reste. En fait, je le pense depuis le 1er juillet dernier... ;-)

    La LNH a toujours dit qu'elle n'avait pas de date limite mais avec l'élaboration prochaine d'un calendrier, je crois qu'on peut s'entendre pour dire que la LNH sera fixé sur l'issue de cette saga dans moins d'un mois. Les récents succès de l'équipe pourrait faire changer d'idée à la LNH mais j'ai entendu Bill Daly et Gary Bettman répéter à plus d'une reprise que la LNH ne demeurerait pas propriétaire et qu'à un moment donné, des décisions devraient être prises. Encore la semaine dernière, lorsque Jamison est sorti pour dire qu'il en aurait peut-être encore pour deux mois pour trouver le financement, Daly a dit que la LNH, elle, n'avait pas 2 mois. (C'est un aveu de date limite vous conviendrai. Et par le fait même, un aveu du désir pour le moins faible de demeurer propriétaire de l'équipe.)

    Le GWI: Je sais très bien qu'elle n'a pas contesté l'entente, qu'elle a simplement menacé de le faire. Le résultat fut le même au final et Hulsizer s'est retiré et la LNH est demeuré propriétaire.

    Et concernant les droits de stationnement, vous faites erreur. Le GWI argumentait justement que les droits de stationnement appartenaient déjà à la Ville et que, du coup, elle ne pouvait pas prendre en garantie des droits qui lui appartenaient déjà pour se rembourser. (The $100 million payment to Mr. Hulsizer is primarily in return for the sale of parking lot revenues by the team to the city. However, the City may already own a significant portion of those rights. If so, the city essentially is “selling” parking revenue rights to itself, which would be an obvious sham and a clear violation of the Gift Clause.*)


    * http://www.goldwaterinstitute.org/article/goldwater-institute-ceo-darcy-olsens-statement-rumored-glendale-lawsuit

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  4. la suite...


    La Ville prévoit que des frais de 11M$/année pourraient être prévus pour la gestion. Tout montant excédentaire pourrait être perçu comme une subvention. Le GWI propose plutôt de faire un appel d'offre et offrir la gestion du Jobing.com arena et, qui sait, pouvoir en retirer des bénéfices comme c'est le cas de Kansas City et de plusieurs autres villes aux États-Unis. Le GWI aurait également pu donner Québec en exemple, elle qui recevra plus de 5M$/année.

    Selon une étude présentée lors du conseil de ville de Glendale du 24 avril dernier, la ville subira des pertes de 1,6M$ en taxes de vente provenant du WestGate City Center situé à proximité du Jobing.com Arena avec le départ des Coyotes. Vous avouerez qu'avec ces chiffres, il sera difficile de convaincre le GWI que Glendale est justifié de donner 17M$/année en frais de gestion à un groupe privé achetant les Coyotes.

    Les problèmes financiers des Coyotes ne datent pas d'hier. L'équipe n'a JAMAIS connu une saison positive sur le plan financier malgré que le problème "d'ownership" existe que depuis 2009 seulement et que celui-ci aurait pu être facilement compensé par les succès sur la glace qu'ont connu les Coyotes. Jerry Moyes, l'ancien propriétaire avait textuellement déclaré en cours: "Je crois avoir fait ma part. J'ai mis beaucoup d'argents et de temps pour les Coyotes. J'ai fait de mon mieux pour que ça marche. Le hockey ne marchera pas dans le Sud. Le plan Bettman n'est pas réalisable."

    Et pour les assistances, à votre tour d'être "fair" et de dire que l'aréna dans laquelle évoluaient les Coyotes lors des 5 premières années comptait plus de 1000 sièges de plus que le Colisée de Québec. Peu importe les chiffres, le Jobing.com en compte plus de 2000 de plus et il est vide en saison régulière. Si vous avez regardé quelques matchs, vous savez qu'il n'y a pas eu 12000 de moyenne.

    Et prétendre que Québec n'est pas une destination intéressante pour la ligue, c'est carrément irrespectueux et malhonnête.

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  5. La LNH est toujours restée très vague sur ses plans à à Glendale. Bill Daly n'a pas été aussi catégorique sur l'échéance de deux mois. La ligue veut vendre l'équipe un jour, c'est clair, mais veut visiblement prendre le temps de le faire à certaines conditions.

    Glendale prévoit que ses revenus au Jobing.com avec les Coyotes seront de 15.7M par année. Sans compter l'impact sur Westgate. Sans compter les impôts fonciers pouvant être payés par les joueurs. Au risque de me répéter, les revenus que touche la ville doivent être "à peu près" équivalents à la somme qu'elle verse pour que l'aide soit légale. C'est pas exactement un "slam dunk" pour GWI.

    L'assistance moyenne aux matchs des Coyotes les 5 premières saison était de 15 154 personnes. A Québec, les 5 dernières années des Nordiques, 14 368 (loin d'une salle comble à répétition). La différence de capacité entre les deux arénas importe peu, les deux moyennes sont sous la capacité du Colisée. A la base c'était un exemple pour montrer qu'il peut y avoir une base de spectateurs en Arizona.

    Ce que je dis c'est que Québec ne représente pas une destination intéressante pour le déménagement des Coyotes, en tout cas pas en 2012. Pas dans une ligue déjà trop débalancée vers l'est, pas alors que Seattle peut redevenir une option, pas à la veille d'une nouvelle convention collective qui aura un impact sur la viabilité d'équipes, pas à la veille d'une convention qui pourrait prévoir deux clubs d'expansion. La ligue à beau dire ouvertement qu'elle ne veut pas rajouter d'équipes, sa volonté de refaire ses divisions et les raisons invoquées par la NHLPA pour refuser le plan pour l'an prochain, ainsi que les concessions salariales que devront faire les joueurs cet été (qui seront compensées par quelque chose) pourraient déboucher là-dessus.

    Donc pas cette année. Ça ne veut pas dire que Québec n'aura jamais de club. En 2013? Pour le moment j'en doute mais on verra...

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