mercredi 4 août 2010

Du hockey à la carte.

Au fil des ans, un des aspects qui s'est le plus amélioré dans le sport est la télédiffusion des parties et tout le visuel entourant leurs retransmissions. Récemment, les téléviseurs HD ont fait leur apparition et amélioré encore davantage la qualité du hockey télévisé. Le format 16x9 nous permet d'avoir une meilleure perspective d'ensemble et de pouvoir anticiper le jeu pratiquement comme si nous étions sur place. Les reprises télévisées représentent une valeur ajoutée pour le télé-spectateur. Si jusqu'aux années '90, l'avantage d'être sur place était indéniable par rapport à celui d'être devant son écran, il en va autrement aujourd'hui. Bien sûr, l'ambiance vécue sur place ne pourra jamais être pleinement ressentie à la télé mais que ce soit pour des raisons financières, d'accessibilités ou pratiques, certaines personnes ne peuvent se rendre au Centre Bell. Doivent-elles pour autant avoir accès au produit gratuitement alors que le spectateur, lui, doit payer en moyenne 60$ le billet, plus son stationnement, plus la consommation sur place, etc. ?

Avec la télé HD, les images sont tellement belles que plusieurs font maintenant le choix volontaire de regarder la partie à la télévision plutôt que de débourser de gros sous pour être sur place. La venue prochaine de la télévision 3D ne fera qu'accentuer ce phénomène casanier. Dans ces circonstances, ne serait-il pas normal que le téléspectateur paye également sa part pour regarder un match de hockey? En d'autres mots, est-il normal de pouvoir regarder sans frais les 82 matchs des Canadiens bien assis chez soit et de ne laisser qu'à ceux qui se donnent l'effort de se déplacer à grands frais toute la pression financière? Je ne crois pas! Je ne considère pas le fait d'inclure RDS dans son forfait télé comme étant un déboursé.

La télé-payante en matière de sport existe déjà. Les galas de boxes sont très souvent payants pour le télé-spectateur qui souhaite regarder le combat en direct. Pourquoi ce principe ne pourrait-il pas être appliqué au hockey? Je ne parle pas d'avoir des frais de 50$ par partie mais plutôt d'un montant symbolique de l'ordre de 3$ par partie ou d'un forfait annuel entre 100-150$. Je ne crois pas que ce montant empêcherait quiconque de suivre son équipe locale.

Le réseau NHL Center Ice offre un "billet de saison" dans tous les arénas de la ligue pour un montant annuel d'environ 250$. Ces redevances sont ensuite partagées par toutes les équipes du circuit. Il y a par contre un brouillage (black-out) dans les marchés locaux et c'est pourquoi les parties du Canadien ne sont pas disponibles sur NHL Center Ice au Québec. Le Canadien vend ses droits de télé-diffusion à RDS pour environ 20M$/année. Très peu d'équipes de la LNH ont la chance d'avoir de tels revenus de télévision. Une équipe qui utiliserait ce principe de télé-payante pour ses parties garderait les recettes pour elle-même.

Le plan de PKP

Québécor s'est vu octroyé une licence du CRTC pour TVA Sport. Ce réseau pourra entrer en onde dès l'automne 2011. Sa licence ne lui permettant pas d'être un réseau payant à 100%, je me suis fais dire que Québécor utiliserait TVA Sport pour rendre payantes une cinquantaine de parties des "Nordiques 2.0". Les trente autres parties seraient gratuites. Son plan reposerait, entre autre chose, sur un chiffre de 150,000 télé-spectateurs payants. À 3$/partie, cela ferait 450,000$ de revenus supplémentaires par matchs et, en gardant le chiffre de 50 parties payantes, 22,5M$ par saison. Ce sont 22.5M$ qui, avec un autre propriétaire, ne serait pas disponibles. Ces 22.5M$ enlèvent également de la pression au guichet et permettent de ramener le prix des billets à un coût qui soit accessibles à tous. Je crois d'ailleurs que le mot "accessible" est également au coeur du plan d'affaires de PKP. Des prix accessibles et une équipe accessible!

Nul doute selon moi qu'avec une équipe à laquelle les gens pourraient s'identifier, le chiffre de 150,000 téléspectateurs serait facilement atteint. Sans équipe dominante et avec très peu de joueurs auxquels les gens peuvent s'identifier, le CH obtient quatre fois plus que ça en moyenne. Je ne crois pas que le 3$, surtout s'il est accompagné d'un plus au niveau télévisuel, et ce serait le cas, soit un frein si énorme pour atteindre les 150,000 télé-spectateurs.

Avec ce principe d'affaire, les revenus de l'équipe ne dépendent plus uniquement de 41 parties locales où s'entasseraient 18,000 personnes. Les revenus proviendraient d'un nombre beaucoup plus grand de spectateurs et le nombre de parties locales se trouve, pour ainsi dire, augmenté. Le Québec a fait la preuve depuis toujours d'une passion inégalée pour le hockey et les cotes d'écoute sont bien souvent supérieures à celles enregistrées aux États-Unis tout entier. Dans ces circonstances, une équipe de hockey professionnelle à Québec peut être très rentable pour Québécor.

Je crois que l'amélioration de l'offre télévisuelle et la nécessité d'aller chercher des revenus supplémentaires afin de diminuer la pression au guichet rend légitime le fait de faire payer un montant symbolique aux télé-spectateurs.

Vos commentaires sont les bienvenus!


1 commentaire:

  1. Les clubs qui n'auront pas l'appui d'un conglomérat médiatiques dans le futur auront de la misère, je pense entre-autre a Ottawa...

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