dimanche 19 septembre 2010

Pour un financement public de l'amphithéâtre.

Québec a besoin d'un amphithéâtre. Voilà ma prémisse de départ. Et ça fait presque 20 ans qu'on en a besoin. Comment le financer maintenant? Bien sûr, l'argumentaire facile est : "Le privé doit s'impliquer! L'amphithéâtre doit être 100% privé! Les Gouvernements n'ont pas d'affaire à s'impliquer dans le sport professionnel. PKP a de l'argent, qu'il se paye un Colisée."

Bien évidemment que si demain matin, Labatt décidait de construire un amphithéâtre à Québec, dans l'espoir d'y amener plein de shows durant lesquels Labatt vendrait ses produits pour qu'on identifie la Bleue ou la 50 à la bière des grands événements, je ne m'objecterais pas. Mais ce n'est pas arrivé dans les 20 dernières années et ça n'arrivera pas. Pour ma part, je crois que la construction de l'amphithéâtre doit être assurée par le public afin que celui-ci en soit le propriétaire et ensuite, le privé arrivera pour acheter le nom de la bâtisse ou des différentes sections.

Les compagnies privées ne sont pas propriétaires de telle bâtisse. Qui est propriétaire du Stade Olympique, du Stade Uniprix à Montréal, du Palais Montcalm, du Centre des Congrès à Québec, du Palais des Congrès à Montréal, du biodôme, de l'OSM, des arénas, etc. ? Ce sont les gouvernements ou les municipalités. Car si c'était le privé, ces bâtisses seraient alors assujettis aux taxes foncières ce qui viendrait gruger énormément dans leur rendement. Les compagnies privées recherches un taux de rendement d'environ 15%. Les gouvernements n'ont pas les mêmes principes et objectifs de rentabilité. Les gouvernements vont chercher leur rendement de par l'activité économique que la bâtisse génère. D'abord lors de la construction, puis lors de l'exploitation de la bâtisse elle-même. Les gouvernements vont également chercher leur rendement grâce au pouvoir d'attraction que la nouvelle bâtisse aura sur l'économie périphérique. Celle-ci sera dynamisée par les investissements subséquents qui proviendront du secteur privé.

La seule exception au Québec, et je vous l'entends le dire, c'est le Centre Bell. C'est vrai! Mais depuis que les Molson ont fait construire ce qui est aujourd'hui le Centre Bell qu'ils cherchent à obtenir un dégrèvement de taxes! Allez voir auprès du Ministère des Affaires municipales à quel rythme le CH court, année après année, au bureau de ce ministère et du Premier ministre pour se faire "exempter de taxes foncières" imposées sur le centre Bell par la Ville de Montréal. Pour compenser cette perte importante de rendement, les Canadiens doivent vendre leurs billets à des prix qui sont les 2ième plus élevés de la LNH. Tellement chers que ce sont presque uniquement les entreprises qui peuvent se permettre de les acheter. Ces dernières passent les achats de billets en frais de représentation réduisant ainsi leur charge fiscale et les contribuables paient indirectement la moitié de la dépense. Vive la fiscalité! Vive le financement 100% privé...!

En investissant 400M$ dans la construction d'un amphithéâtre, les gouvernements iraient directement chercher une bonne proportion de l'argent investi en taxes et impôts. "À ce compte là, creusons un trou et payons des travailleurs qui paieront des impôts" argumentait "l'intellectuel" Yves Boisvert en entrevue téléphonique cette semaine sur une radio de Québec! Une fois qu'on a mis sa malhonnêteté intellectuelle ou son mépris pour Québec de côté et qu'on met son intelligence à "ON", on réalise qu'un amphithéâtre à Québec, contrairement à un trou vide, a le potentiel d'amener des activités à Québec. D'autres taxes et impôts seront versés dans les coffres des Gouvernements. Si la LNH revenait à Québec, c'est au moins 25M$ par année en impôt qui seraient versés par les joueurs uniquement. Tous ces revenus découlant de la construction d'un amphithéâtre sont accessibles aux Gouvernements mais non à un investisseur privé. Et je ne parle pas de la valeur foncière des bâtiments du secteur d'Expocité qui augmenterait et qui rapporterait encore davantage aux Gouvernements.

Certains investissements comme les ponts, autoroutes ou aéroport servent au développement d'une région alors que d'autres investissements ne sont qu'un service aux citoyens. C'est le cas des parcs ou des bibliothèques entre autres. Dans le cas d'un amphithéâtre multifonctionnel à Québec, cet investissement permettrait à la fois à la Région de Québec de se développer encore davantage tout en étant un service qui profiterait à plus de 1,800,000 citoyens annuellement.

Bien sûr que Quebecor, s'il ramenait la LNH à Québec grâce à cet amphithéâtre multifonctionnel, ainsi que d'autres promoteurs de spectacles y trouveraient leur compte. Mais avec 1.8 million de personnes passant par ce nouvel édifice, forcé d'admettre qu'ils ne seraient pas les seuls!

Une autre option aussi s'offre à nous. Laisser notre vieux colisée dépérir encore davantage jusqu'à ce qu'on doive finalement le démolir. Dans 25 ans, la région de Québec aura, au mieux, stagné, sera devenue une belle petite ville tranquille dans laquelle on s'installe une fois rendue à la retraite. Québec méritera alors pleinement son épithète de Vieille Capitale. Le débat sur la construction d'un amphithéâtre reviendra garnir les pages internet des journaux électroniques mais le coût de construction sera alors estimé à 1.2GM$. Est-ce vraiment ce que l'on veut léguer à nos enfants? Pas moi!

Peu importe votre position sur le financement du nouvel amphithéâtre à Québec, si vous êtes d'accord avec ma prémisse de départ voulant que Québec a besoin d'un amphithéâtre, achetez-donc vos places dans le projet J'AI MA PLACE ou, à tout de moins, faite un don à la Fondation J'AI MA PLACE!

www.jaimaplace.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire